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(English) Après trois changements d’avion avant de décoller à Minneapolis, j’ai raté mon vol à New York et j’ai passé la nuit dans un hôtel près de l’aéroport sans mes bagages enregistrés. Le lendemain, j’ai imploré l’agent d’Iberia Airlines de valider encore mon billet pour le vol de correspondance à Madrid en Espagne. Encore un vol raté. J’étais épuisée. Est-ce que j’ai fait le bon choix d’étudier à l’étranger à Dakar au Sénégal? je me suis demandée. Maintenant, c’est trop tard pour revenir. Je n’était plus inscrite à mon université et j’avais démissioné de mon boulot.
Enfin, j’étais vraiment en route. Pendant que l’avion se déplaçait sur la piste, mon cœur battait la chamade. L’excitation battait dans mes veines. Encore, j’avais l’estomac noué.
Mon voisin, Mamou, qui j’ai rencontré pendant cette correspondance finale de Madrid à Dakar au Sénégal, m’a aidé à naviguer l’aéroport à Dakar, ce qui était une expérience très différente de laquelle je connaissais aux Etats-Unis. Mamou, qui venait originalement de Sénégal, retournait de sa maison en Italie pour rendre visite à sa famille. Il m’a aidé à apporter mes bagages à l’escalier et à travers le macadam jusqu’à la navette qui nous a amenés au terminal, et il a resté avec moi jusqu’au moment que nous avons passé la douane. Mamou a repoussé plus qu’une demi-douzaine de gens qui attendaient au retrait des bagages, qui suivent les occidentaux comme moi pour aider avec leurs bagages. Ils examinent le carrousel, prennent vos bagages et quelquefois refusent de les retourner sauf si vous payez une somme exorbitante de l’argent, il m’a expliqué. Pour les étrangers peu méfiants, quelle bienvenue brutale.
Au dehors du terminal, Mamou me regardait avec une question silencieuse, C’est bien de vous laisser ? Nous voyions tous les deux l’homme tenant une pancarte de CIEE qui m’amènerait à ma destination finale à Dakar. J’ai expliqué à Mamou que j’étais étudiante faisant une étude à l’étranger avec le Conseil d’Echange Educatif International (CIEE). Nous sommes arrivés ensemble à la fin de notre voyage. Mamou ne voulait pas partir, et moi non plus. Nous avons dit Bonsoir. Je l’ai remercié, et nous nous sommes séparés l’un de l’autre.
L’homme avec la pancarte qui m’a accueilli était d’âge mûr, grand et maigre. Il portait une robe grise à manche longue avec des babouches blanches et un chapeau rond, égalisé, brodé, aussi en blanc. Devant le terminal, nous avons fendu à travers d’une foule d’au moins 150 de personnes qui ont crié en français et en anglais, Madame, Madame! Echange de l’argent! Crédit Orange! Vous avez besoin d’un taxi? Taxi! Right this way! Let me help you with your bags! Madame, Madame! Viens ici! Il m’a conduit de l’aéroport à un hôtel local à Dakar où les autres étudiants en échange et moi passeront une semaine dans un séminaire d’intégration.
Je suis afro-américaine. Une étudiante du français. Et j’ai choisi d’étudier à Dakar au Sénégal parce que je voulais explorer une culture non occidentale et sa perspective. Toute excitée pour mon voyage, avant de partir j’avais eu un sentiment idéalisé d’un retour au foyer. Ou, au moins, un sens profond, une fois que j’ai mit les pieds au sol africain.
Je ne connaissais pas bien ni les Sénégalais ni leur culture avant mon arrivée, mais j’ai espéré que mon ascendance africaine dépassera nos différences et fournira le sens de rapport dont j’avais rêvé, mais n’avais jamais senti, aux Etats-Unis. Le terme sociologique pour ce sentiment est « déplacement permanent. » Aux Etats-Unis, les afro-américains sont à leurs maisons, mais nous ne sommes jamais « chez nous. »
Ca n’a pas pris trop de temps pour moi de rendre compte que Sénégal ne satisfera pas mon désir intérieur pour un lien au continent africain, ma patrie ancestrale. Mais au lieu de me concentrer sur mon sens de déception, j’ai essayé de laisser tomber mes espoirs et d’apprécier ce que chaque jour m’offrait. Je me souviens de ma mère me disant à maintes reprises, « Chéris chaque moment parce que bientôt ils seront des souvenirs. » Je vois maintenant en y repensant que c’était cet abandon des espoirs qui a facilité les changements que j’ai subi pendant que je vivais à l’étranger.
Avant de vivre au Sénégal, je m’efforçais à reconnaître la beauté physique que mes amis et ma famille maintenaient que je possédais. J’ai grandi à la ville mais je suis allée aux écoles privées et publiques dans les banlieues, donc je ne pouvais m’entendre bien ni avec mes pairs afro-américains de la ville ni avec mes camarades de classe blancs et banlieusards. Tiraillée entre deux mondes, je me considérais du point de vue des qualités que je manquais.
Malgré que j’ai appris à me contenter avec mes traits physiques (ayant plus de confiance en moi lorsque je suis allée au lycée), au fond de moi-même, je désirais toujours plus de l’apparence de la femme « idéale » promu par les médias occidentales : au teint clair, aux yeux clairs, grande et mince. Une des grandes différences entre les Etats-Unis et le Sénégal est la quantité et le style de la publicité. Presque tous les publicités au Sénégal promeuvent la nourriture ou les produits ménagers et la plupart des publicités présentent les gens africains. Le manque de publicité occidentale m’a obligé de chercher l’inspiration dans mes environs, et les femmes sénégalaises que j’ai vues sont devenues mon point de référence.
Il m’a captivé, dans un pays avec un taux de chômage de 48 pourcent et où les gens s’efforcent chaque jour d’avoir de la nourriture sur leurs tables, que les hommes et les femmes sont très fier de et dépensent si grands quantités d’argent sur leurs apparences. Les femmes sénégalaises portaient souvent les boubous, qui sont des chemises amples monocordes, brodés aux décolletés, avec les manches longues et des jupes coordonnées, accentué par des foulards de divers couleurs. Ou les taibas, la tenue traditionnelle des chemises à motifs qui se distinguent par les épaules nues ou les cols bateaux avec quelquefois des découpés sur les décolletés et les ourlets. Ils sont faites du coton, plus raides que la boubou, et souvent appariés avec un foulard coordonné, lié pour donner l’impression d’un nœud au devant. Les hommes portaient les boubous traditionnels avec des pantalons coordonnés et quelquefois combinés avec les babouches et les chapeaux ronds, égalisés, et brodés en couleur complémentaire. Les vêtements traditionnels étaient appropriés pour venir au travail, ainsi que pour faire des courses. Les vêtements du style occidental étaient aussi répandus, particulièrement parmi les adolescents et les étudiants universitaires.
Une autre différence culturelle était l’attitude de soutenir les cheveux naturels. Les afro-américains ont l’habitude d’être obsédé par les cheveux et d’altérer la texture naturelle de leurs cheveux pour obtenir une coiffure lisse et raide. Tandis qu’au Sénégal, les femmes portaient de divers coiffures qui montrent la beauté des textures des cheveux africains: des tresses américaines aux tresses, aux postiches buclés aux postiches raides, et des chignons. C’était la première fois que j’ai jamais habité dans un endroit où les produits capillaires étaient personnalisés aux personnes avec les cheveux comme les miens. Les publicités sur les portes des nombreux salons de coiffure étaient des peintures des femmes noires avec des tresses ou des tresses américaines, et quelquefois des hommes avec des coiffures courtes, coupées par rasoir, à côté des femmes dans les peintures. C’était une inversion complète des rôles avec mes camarades de classe : les femmes blanches ne pouvaient pas avoir des coupes de cheveux comme il n’y avait personne qui pouvait travailler avec leur type de cheveux ; les hommes blanches et asiatique pouvaient avoir seulement les boules à zéro parce que les coiffeurs sénégalais utilisent les rasoirs au lieu des ciseaux pour couper les cheveux des hommes.
Mes environs afro-centriques ont commencé à réduire progressivement mes manques de confiance en moi de longue date. Je me suis demandée, si les femmes sénégalaises peuvent être fier de leurs apparences et aimer leurs corps et leurs cheveux torsadés, malgré les défis de leurs vies chaque jour, pourquoi ne pourrais-je pas faire la même ?
Sûre de mes compétences avec la langue française et ma nouvelle ville, j’ai commencé à aller aux marchés partout dans la ville. A Marché HLM, le plus grand marché de tissu au Sénégal, et Marché Sandaga, le plus grand marché au Sénégal en général, j’ai acheté une grande variété des tissus en divers couleurs et motifs que je pouvait bientôt transforme en robes et jupes.
Après avoir eu des résultats mitigés avec le tailleur de ma famille d’accueil à Mermoz, je suis allée à un tailleur nommé Doudou qui travaillait dans le quartier voisin d’Ouakam. A cause de mes projets avec Doudou je suis devenue accro au tout le processus de couture : les recherches aux marchés et le waxaale (c’est-à-dire, discuter le prix avec les marchands), les plans pour mes propres styles de robe et la coopération avec lui pendant qu’il coudait les vêtements finals.
J’ai développé un style qui était bien à moi, en créant les styles qui flattaient mon corps et mon teint. Sans utilisant aucun échantillon, j’ai crée les dessins de mes propres plans après plusieurs heures passées en ligne faisant des recherches sur les styles de robe. Près de la fin du semestre, je me suis fait tressée les cheveux. Mon nouveau style m’a donné un sens renouvelé de confiance en mes traits physiques, particulièrement la texture de mes cheveux et mon teint. Pour la première fois dans ma vie, je me sentais belle.
A l’âge de 14 ans, dès le moment où j’ai entendu parler du Sénégal, je sentais qu’il y aurait quelque chose là pour moi. Quelque chose dont je devais avoir l’expérience. Sénégal m’a donné plus que j’ai jamais pu imaginer : un style et une perception de moi-même. Plus forte et plus confiante que je savais que je pourrais être, je doute que j’aurais développé le même degré d’assurance si j’avais étudié ailleurs. Je me suis attendue que mes expériences au Sénégal changeront mon point de vue du monde, mais je n’ai pas imaginé que mon étude à l’étranger et ma vie à Dakar transformeront ma connaissance de moi-même.
Remerciements: Nous sommes reconnaissants envers les personnes suivantes pour aider à faire cette traduction possible: Bailey Roberts, étudiant de la linguistique et du français à Macalester College à St. Paul, MN; et Elyse Rozina, Rédactrice en Chef de Traduction à A Woman’s Paris, étudiante du Français et de l’Italien à L’Université de Minnesota Twin Cities.
Ashley Steele est licenciée de St. Catherine University où elle a spécialisé en Sociologie et a étudié aussi le français les Etudes Critiques de la Race et l’Ethnicité. Elle a commencé à étudier le français à l’âge de 12 ans et eventuellement elle a étudié à Dakar au Sénégal pendant un semestre en 2009. Elle habite maintenant à Minnetonka, MN, et elle s’intéresse à une carrière dans le merchandisage et l’organisation du commerce où elle espère d’utiliser son français dans une capacité professionnelle.
French Impressions: Alice Kaplan – the Paris years of Jacqueline Bouvier Kennedy, Susan Sontag, and Angela Davis, on the process of transformation. Auteur et professeur du français à Yale University, Mlle Kaplan discute son nouveau livre, Dreaming in French: The Paris Years of Jacqueline Bouvier Kennedy, Susan Sontag, and Angela Davis, et le processus de la transformation. En nous lançant dans les vies de trois femmes américaines importantes qui ont étudié en France, nous apprenons comment leur année en France les a changé et comment elles ont changé le monde à cause de ça.
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Text copyright ©2013 Ashley Steele. All rights reserved.
Illustration copyright ©2013 Michelle Schwartzbauer. All rights reserved.
Illustration copyright ©2012 Barbara Redmond. All rights reserved.
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